Résidence

Mélina Jaouen


Résidence Recherche-Création

30 jours

Répartis sur le courant de l'année 2024

 

Durant la résidence, Mélina Jaouen a repris le fil de son travail photographique autour de l'animalité et des métamorphoses. A côté des images et en dialogue avec elles, la photographe a mené un travail de recherche en philosophie, anthropologie, éthologie et esthétique autour de son sujet. S'inspirant librement de ces références elle a accompli un travail d'écriture et de scénarisation de sa production visuelle.


De l’art des parois à l’IA générative, nos expressions artistiques sont, d’aussi loin que l’on connait, peuplées d’animaux et d’hybrides. Qu’interroge-t-on lorsque nous représentons les anatomies animales ? Pourquoi et comment associer l’être humain aux autres formes du vivant ?

 

Le travail de Mélina Jaouen sur la déconstruction des formes engendre des corps à l’aspect mystérieux et monstrueux. En quoi le monstre est-il un moyen de s’interroger sur l’identité humaine ? Peut-il, comme un double, devenir une figure révélatrice de l’humain, de sa part d’animalité, de sa partie errante ? 

 

"A l’heure de la sixième extinction de masse, j’interroge la part animale de l’homo sapiens et les liens qu’il entretient avec les autres espèces vivantes. J’invente des chorégraphies de cérémonies païennes. Je mets en scène des créatures thérianthropes, êtres hybrides aux organismes mouvants. Mes images révèlent un monde sensuel et baroque, teinté d’un imaginaire archaïque, préhistorique et fantastique.

Mon théâtre anatomique est celui des métamorphoses. J’essaie de saisir la (dé)construction des corporalités, questionnant en permanence les notions d’identité et de frontière, d’humain et d’animal, de vivant et de sculptural.

Durant la résidence au Larvoratoire, je développe un travail intitulé « Une mauvaise bête lèche des manteaux d’escargots » C’est une parade de faune totémique, entre chants de porcs et cris d’oiseaux. L’enjeu de chacune des images est la représentation de « l’inquiétante étrangeté » du bestiaire terrestre.

On y observe une bête humaine à la respiration branchiale et au cou d’argile. Un danseur préhistorique à paillette. (C’est un chien sorcier qui lève la patte). Une bouche en or grogne, jappe et aboie. Une bouche en or qui n’a plus rien à dire. Le clignement des paupières d’une truie. Des êtres de plâtre et d’argile qui se fabriquent leurs becs. Des rhopalies. Deux sœurs siamoises parées de coquillages. (Les Penn Sardin qui allaitent, gardent-elles le goût de l’écrevisse ?) L’entremêlement d’escargots amoureux. Des corps à plumes, à poils, à griffes. Des mains humaines enserrant des oiseaux verts argent. Ils sont les messagers d’on ne sait quels dieux païens. Un crieur de cochons, des chanteurs d’oiseaux et des bestioles qui coqueriquent à plein poumons. Des coquilles. Des goélands blancs. Un macareux

Un dos ondule et se contorsionne. Une mauvaise bête lèche des manteaux d’escargots."

Mélina Jaouen

Septembre 2024



RESTITUTION DE LA RÉSIDENCE :

Prévue Début 2025


Mélina Jaouen vit et travaille en Bretagne, dans la presqu'île de Crozon (Finistère). Elle est diplômée de l'ENSP Arles. Utilisant la photographie et la vidéo, son travail y associe les registres de la performance, de la danse, de la sculpture et de la peinture.
https://www.melina-jaouen.com




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